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Entretien avec...


Fabien Pugliano
Association des Jouteurs Biterrois


Fabien Pugliano, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je vais avoir 27 ans. Je suis menuisier-ébéniste. Célibataire. Ma passion : tout ce qui touche le métier. En dehors des joutes, tout ce qui touche à la pêche et à la mer.

Comment êtes-vous venu aux joutes ?

Avec mon père. C’est lui qui m’a appris à jouter.

Comment se sont passés vos débuts dans les joutes ?

Chaque année, je faisais le début du tournoi de Béziers avec mon père. Puis un jour, j’ai pris la licence et j’ai jouté. Mon premier tournoi régional, j’ai fini quatrième, c’était à Balaruc, j’avais onze ans.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Quand j’ai gagné au Grau-du-Roi en 98.

Quel est votre plus mauvais souvenir ?

De ne pas avoir gagné au Grau-du-Roi, après. Et aussi de ne pas l’avoir gagné quand mon père était là.

Quels ont été les trois meilleurs jouteurs que vous ayez connus ?

Dans l’ordre je peux pas te dire. Il y a mon père, Claude Massias et Hubert Montels.

Quels sont les trois meilleurs jouteurs actuels ?

Aurélien Evangélisti, Claude Massias toujours en activité bien sûr, et il y en a beaucoup d’autres qui se valent derrière comme Jean-Louis Montels, Fabrice Mur, Thierry Lognos. Il y a de très bon jouteurs qui arrivent : David D’Elia qui était en moyens et qui passe et lourds cette année. C’est un très bon jouteur. En moyens, il y a Jacques Delmas qui fait des prix et Christophe Bancilhon aussi. Faut voir les jeunes qui montent comme Arnau Benjamin et Arnau Mickaël.

Quel jouteur est passé à côté d’un beau palmarès ?

Alors là, c’est une question piège. Je ne dirai pas que c’est un jouteur qui est passé à côté d’un beau palmarès. C’est un jouteur qui est passé à côté d’un titre en plus de son palmarès. C’est mon père qui n’a pas gagné la Saint-Louis. Ça ne l’a jamais empêché de manger, ça ne l’a jamais empêché de vivre, mais bon, ça aurait fait peut-être un petit plus. C’est le destin, c’est comme ça.

Quel est le jouteur le plus franc sur une tintaine ?

C’est une bonne question. C’est pas à moi qu’il faut la poser.

Et le plus râleur ?

Il y en a beaucoup. On va dire l’ensemble.

Quels sont les trois plus beaux tournois ?

Béziers 2001. Le Grau-du-Roi 1985 parce que mon père et Jojo Bense jouaient le titre et que la finale du Grau-du-Roi se passe entre eux. Il y a une passe extraordinaire. Tout le monde a été ravi. Avant cela, le tournoi a été super. Ça reste dans ma mémoire. C’est un des plus beaux tournois que j’ai jamais vu. Et ensuite, le troisième, je trouve pas.

Quelles sont les trois villes les plus « joutes » ?

Il y a Sète avec six sociétés plus une société école de joutes. Il y a Mèze qui a deux sociétés et Agde qui a deux sociétés aussi. C’est trois villes qui font des résultats, qui sont dans les premières places tout le long du championnat.

Quel est le règlement qui vous agace ?

Il y en a plusieurs. Mais ce qui m’agace le plus, ce n’est pas un point du règlement. C’est quelqu’un qui fait une faute et qui en plus conteste quand on voit cette faute.

Quel règlement supprimeriez-vous ou rajouteriez-vous ?

La vidéo au jury.

Qu’aimez-vous dans les joutes ?

Tout.

Et qu’est-ce que vous n’aimez pas ?

Il n’y a pas grand chose que je n’aime pas.

Comment voyez-vous l’avenir des joutes ?

Il y a quelques années, je le voyais un peu mal. Je vois qu’avec les personnes qui montent actuellement et les efforts fait par les sociétés pour essayer de remonter la barre, l’avenir est un peu plus rose.

Qu’est-ce qui différencie les joutes d’aujourd’hui de celles d’hier ?

Le règlement et les façons dont on a appris à jouter à certains jouteurs.

Quel est votre souhait pour la saison à venir ?

Ne pas me faire mal et faire mal à personne.

Quel est l’événement marquant de la saison écoulée ?

C’est la saison qu’a fait Aurélien Evangélisti et en même temps celle de Jean-Louis Montels.

Que pensez-vous des joutes sur internet avec « joutes.com » ?

Très bien. Rien à dire.

Que pensez-vous du traitement des joutes dans la presse locale ?

C’est une question un peu difficile. En général, ça en parle bien. Il y a certaines personnes qui en parlent plus techniquement que d’autres parce qu’elle sont un petit peu plus impliquées dans le déroulement des joutes, dans le règlement, dans la vie des joutes en général. En principe, les médias se valent. Ce qui est intéressant, c’est de voir de temps en temps un petit film sur les joutes comme il y a eu début mai. C’est marrant, c’est gentil. Mais même si c’est France 3 Sud, ce n’est pas France 3 Sète, France 3 Mèze, France 3 Agde et ils ne sont pas encore assez dans le milieu pour comprendre certains trucs. Maintenant, c’est pas mal, c’est un bon début.

(entretien réalisé le 20 mai 2002)